Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

En Général 3

Respectable Loge, L'Auguste Amitié, Orient de Condom, Région 17 Sud et Loges d'Espagne

Mots Clefs : Généralités

Sur les constats formulés

L’idée de Philosophie des Lumières, universelle, applicable en tous lieux et en tout temps, ne semble plus correspondre et surtout ne fonctionne plus dans l’organisation générale de la société actuelle. Des éthiques nouvelles, des réponses spécifiques s’expriment et sont attendues, dans une plus grande diversité, par les nombreuses communautés vivant sur le territoire. Une société multiculturelle où le concept de « tribu et d’identité revendiquées » surgit fortement selon la sociologie.

L’actualité objective ou non, montre presque chaque jour son lot de violence, de racisme sous toutes ses formes, de dogmatismes, de peurs, de haines… des phénomènes qui peuvent s’apparenter à un retour de l’obscurantisme et qui font craindre des crises, voire des explosions sociales, sur fond de paupérisation. L’accélération de l’information, sa mauvaise appréhension et sa non-maitrise, l’impact des réseaux sociaux viennent perturber le jeu démocratique. Mais le plus grave face aux informations contradictoires, excessives, mensongères, et ceci, quel que soit l’émetteur, est que le citoyen n’a plus aucun moyen de savoir où se trouve la vérité, finit par ne plus croire en rien, si ce n’est à sa propre vérité ou à celle de son clan. Ce système nuit à la cohésion, fait oublier à beaucoup le temps de la réflexion, de la raison, de la rationalité et de l’analyse.

Force est de constater que les gouvernements successifs n’ont pas su (ou pu) apporter de réponses. Les systèmes politiques à l’œuvre depuis le 20ème siècle montrent leurs limites, agissent sans anticipation ou véritable projection et finissent par générer maints conflits sociaux et économiques.

Cette rupture entre les élites et le peuple (citoyens ?) face à des discours incompréhensibles, déconnectés de la vie quotidienne, a amené progressivement et parallèlement le rejet de l’Homme politique (de la Femme aussi). Quid de l’intégrité morale, de la probité, de l’honnêteté, du désintéressement de ceux à qui nous avons donné le pouvoir ? Quid de la légitimité d’un vote républicain et démocratique avec aussi peu de participants ? Quid d’un politique sous influence des Lobbies et n’ayant plus totalement la main face à la Finance et à un système économique libéral et mondialisé ?

Enfin, que penser de la multiplicité de savants en tout genre, tournant en boucle sur les chaînes de télévision pour nous abreuver d’un savoir en opposition systématique à celui du voisin, capable de se contredire d’une semaine à l’autre, nous donnant des réponses toutes faites et sur tous les sujets … Comment s’étonner dès lors que chercheurs, universitaires, philosophes et penseurs, sociologues deviennent inaudibles, soient ignorés voire méprisés. C’est un défi à la gestion de la complexité, à l’éducation et aux différentes formes d’enseignement.

Ces dérives dans une société en mutation, aux évolutions et soubresauts importants, conduisent certains au dévoiement de valeurs et de principes qui nous sont chers, libèrent des forces insidieuses agissant contre les fondements même de la Laïcité, pour lesquelles des hommes et des femmes se sont battus pendant des siècles.

Sur certaines interrogations, pistes de réflexion et amorces de réponse, il est ressorti les axes de recherche suivants :

La pandémie est venue finalement souligner, mettre en surbrillance les manques, les insuffisances, les excès cités précédemment. La conviction profonde est que dans un tel système les plus pauvres, les plus démunis, les plus vulnérables trouveront de moins en moins leur place et en seront les premières victimes. Et pourtant, si l’État de droit montre ses faiblesses, ses incohérences sur le plan décisionnel, bon nombre de citoyens viennent de démontrer à contrario, dans cette période anxiogène, leur maturité, leur capacité à comprendre, leur inventivité, leur capacité d’adaptation sur le plan local, pour vivre autrement, se tourner vers l’autre et faire preuve de fraternité.

– Les modes de gouvernance et de consultation du citoyen :

Une modification de nos modes de Gouvernance, celle d’une économie libérale essentiellement orientée vers la culture du profit, au bénéfice de quelques-uns, celle du pouvoir et de la domination : c’est bien sur la nature et l’évolution de l’ Autorité, sur l’organisation verticale et dépassé du Pouvoir, sur une Constitution française qui craque aux entournures, sur des atteintes aux libertés individuelles, sur une société engluée dans la culture du chiffre, au point de prendre la casse sociale comme une option et le salarié comme une variable d’ajustement, que de véritables changements sont attendus.

La France et sans doute l’Europe, tournées vers cette culture du pouvoir, du profit à l’autre bout du Monde, semblent avoir raté le train de l’évolution de nos pays, celui de l’intérêt collectif …

Au nom de l’économie libérale, d’une théorie qui considère l’augmentation de la consommation des biens comme un bénéfice économique, créateur de richesses, d’emplois, nous constatons un chômage endémique ou systémique, la multiplication des contrats précaires, le développement d’une économie parallèle, que les plus pauvres sont de plus en plus pauvre et que les plus riches ont multipliés leurs gains par 6 ou 7.

– Le travail remis à sa juste place par la pandémie :

N’est-ce pas la question du sens de certains emplois, voire du travail qui se pose ? Surtout quand le salaire ne permet pas d’en vivre ou de faire vivre sa famille, sans un recours aux aides sociales, au caritatif…à la solidarité familiale. L’univers du monde du travail pour des millions de personnes n’a rien de sympathique. (Moralement, psychologiquement, physiquement). On peut comprendre que le confinement ait été bien vécu par certains et que le télétravail connaisse un bel engouement.

Après le mouvement des gilets jaunes, qui est avant tout un mouvement de révolte sociale, nous étions nombreux à espérer, un « acte deux » de la part du gouvernement, une suite et une prise en compte des milliers de compte-rendu des débats citoyens. Le silence et la politique de la « planche à billets », le « club des 150 » (même si c’est un début), comme seule réponse !

L’Éducation et l’Enseignement. Une éducation à la Fraternité dès l’école élémentaire ? :

Qu’est-ce que l’on veut comme citoyen ? Quelles sont les intérêts de l’État ? Comment changer la mentalité des professionnels ? Comment travailler sur les Humanités, à partir de sujets concrets, vécus par le jeune ? Si ce que l’on fait au quotidien à l’école, ce que l’on apprend n’est pas suffisamment associé à la quête de sens, comment imaginer son impact sur l’avenir d’une société ? L’école, dans sa forme actuelle, se caractérise par trop de formalisme, de conformisme, d’intellectualisme et de décrochage scolaire. Elle doit favoriser un enseignement scolaire plus adapté aux réalités d’une société multiculturelle. La fraternité s’incarne difficilement dans le droit comme dans les pratiques et ne peut se décréter. Elle devrait toutefois être cultivée en théorie comme en acte. L’Apprentissage des règles, l’appropriation des valeurs suppose une coopération active. Une éducation à la fraternité par la pratique de la discussion à visée philosophique devrait être possible dès l’école élémentaire (Les origines différentes, les inégalités à l’école et dans la société, la violence, le racisme, l’écologie etc.).

– Le numérique, une ambition universelle :

C’est une innovation majeure, conçue au départ avec l’idée d’accessibilité et de progrès pour tous. Il provoque aujourd’hui des débats passionnés, bien au-delà de la sphère scientifique, pour devenir un thème de société porteur de progrès, mais aussi de critiques, de peurs, de craintes. Il ne s’agit pas de nier les problèmes, mais il ne faut pas méconnaître la formidable capacité d’adaptation du cerveau humain, et notamment celui des enfants. Ils lisent moins, semblent toujours connectés, mais développent certainement de nouvelles capacités de réflexion et de raisonnement, dans ce monde virtuel, immergés d’images. Ce sont ces capacités différentes qui vont leur permettre d’évoluer avec discernement et aisance dans un monde où les robots et les outils de l’intelligence artificielle seront plus qu’omniprésents. A ce propos, quelque soient les orientations du développement durable, l’obligation de préserver notre planète et ses ressources, il est plus que probable que les sociétés du futur évolueront avec toutes les nouvelles technologies.

La société du futur et le développement durable ? :

Une éducation à la citoyenneté existe mais elle doit permettre d’interroger, d’éprouver et de faire vivre en acte les valeurs et les principes. Donner aux élèves la possibilité de se poser ensemble des questions universelles et existentielles dans le cadre d’une discussion contrôlée et accompagnée, à partir d’exemples concrets et non d’une seule grille de lecture théorique… Une pédagogie qui prend du temps, nécessite une formation des enseignants, un peu plus de moyens. Tout comme pour l’enseignement du Fait religieux, cette pédagogie ne peut pas être de la seule responsabilité du Corps enseignant. Et que faire de l’Éducation Nationale, état dans l’état, concentration de QI élevés, réfractaire à toute évolution dans l’intérêt de l’enfant, s’estimant dépositaire de tous les savoirs …et aux résultats pourtant très moyens sur le plan européen et mondial.

Mieux gérer les ressources de la Planète, limiter les effets de la pollution en regard de l’activité humaine, du nombre d’habitants, se développera entre autres par une culture du local, la prise en compte des besoins spécifiques, des us et coutumes, des capacités économiques de chaque région… Les agglomérations de plusieurs millions d’habitants comme Paris, apparaissent à beaucoup comme un non-sens sur le plan du développement durable : qualité de vie, pollution, perte de temps et d’énergie, surpopulation dans les transports, aggravation des pathologies, mortalité, dérapage des prix, logements inaccessibles etc…

Il faut faire le pari que le développement et l’appropriation de toutes les nouvelles technologies se mettent au service de l’Humain, améliore la condition des plus précaires, favorise la création de nouveaux métiers, modifie non seulement l’accès au travail mais également sa philosophie, sa valeur, permettent par l’efficience de ses innovations de protéger notre environnement, mais aussi de créer des systèmes de survie face aux prochaines catastrophes.

Il faut imaginer qu’un internet responsable doit être conforme à sa culture, (pas à celle de l’Asie, Russie, EU) à ses principes fondamentaux de valeurs. Plus globalement, c’est en adaptant l’innovation découlant des nouvelles technologies au corpus de valeurs de chaque société, pour un service nouveau et le bénéfice de chacun, que ces nécessaires innovations pourront atteindre une ambition universelle.

Il reste à espérer que les sciences humaines et sociales, la philosophie, la culture, la simple réflexion et l’absence de certitudes, nous aident dans la gestion de la peur, dans l’approche de l’épaisseur du complexe, dans une juste distanciation et appréciation des choses… Il n’y aura pas de développement sans harmonie ni sans liberté.

L’homme a besoin de se retrouver dans une société de confiance, dans un monde qu’il connaît, dans lequel il se sent bien, prêt à le défendre en cas de besoin, de participer à la vie locale et s’épanouir dans son quartier. Son monde à lui est local, il est où il vit, où il doit chaque jour se démener pour nourrir sa famille, pour élever ses enfants, pour vivre.

Alors osons nous engager vers demain, osons marier notre imagination avec notre raison, osons sortir de nos systèmes afin d’améliorer la vie des hommes, osons créer le monde de demain, osons les relocalisations, osons l’accès au gros débit internet dans les zones rurales, osons la réinstallation d’activités économiques sur nos territoires, osons le soutien économiques aux petits commerces dans nos campagnes, osons le maintien de nos personnes âgées dans nos villes et villages, osons la rénovation de nos villes et de nos villages, osons la dé complexification de nos institutions, osons l’écologie, osons redevenir humble, osons demain…..

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