Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

Après

Respectable Loge, Travail et Perfection et Tendre Accueil Réunies, Orient de Angers, Région 9 Ouest

Mots Clefs : GouvernerPrévision

L’apparition de ce microscopique virus, la Covid-19 sur l’ensemble de la planète terre a provoqué une sidération aux conséquences perturbantes, angoissantes et alarmantes. C’est tout un mode de vie, de penser, d’agir qui se trouve modifié. Hommes et femmes de tous pays sont entrainés vers des actions, des habitudes, des stratégies mentales dont certaines seront irréversibles. Pour tous il y aura un avant, un pendant et un après engendrés par la pandémie du Covid-19.

AVANT 

Ce n’est pas si lointain, les souvenirs de ce passé sont encore présents dans toutes les têtes. Les transports se prenaient sans difficultés, on allait et venait comme bon nous semblait, les avions volaient, les usines usinaient, les écoliers et les étudiants étudiaient, les cinémas, les théâtres, les concerts, les festivals, etc. œuvraient. Les stades étaient pleins, les grandes compétitions se déroulaient suivant un calendrier immuable. Bref un sentiment de liberté et de bien-être nous envahissait.

Le monde continuait de tourner même si les inégalités augmentaient, les délocalisations se poursuivaient, le chômage s’aggravait, la mondialisation allait bon train soi-disant pour le meilleur de tous. Des crises sociales ou financières éclataient de temps à autre sans qu’on en tire des leçons. Les hommes et femmes des pays développés ou en voie de développement avaient la sensation de vivre fluidement, innocemment voire naïvement.

PENDANT 

Le pendant, c’est le début d’une « guerre » au virus, terme surement inapproprié vues les circonstances. On parlait d’ennemi invisible, d’invasion, d’attaques, de létalité terrible, vocabulaire de propagande à connotation belliciste inquiétante repris à l’envi par tous les journaux, les radios et télévisions. Seulement les combattants n’avaient point d’armes. Alors Les gouvernements de chaque pays apportèrent des réponses différentes à cette pandémie, la gérèrent plus ou moins bien mais la plupart optèrent pour le confinement total ou partiel. Tous aux abris !

A partir de là de multiples activités furent proches de zéro, hommes et femmes réduits à l’inactivité, privés de la liberté de se mouvoir. Sauf bien entendu la production d’un sauf-conduit ou « ausweis » pour approvisionnement, activité d’aération ou visite aux proches. Beaucoup ont vécu cette période comme un emprisonnement aux conséquences non négligeables : recrudescence des violences conjugales, perturbations psychologiques, difficultés à vivre en vase clos surtout dans les cités, distanciation sociale et séparatisme mal supportés. Villes, villages quasiment déserts, commerces et entreprises fermés offraient un paysage de désolation.

Autre répercussion du confinement, on a enregistré pléthore de divorces, et également d’entrées en hôpitaux psychiatriques.

Les individus ont ainsi expérimenté l’allégorie de la caverne de Platon. Le monde vu à travers l’écran, hommes et femmes ont été réduits au rôle de spectateur soumis au bon vouloir des dirigeants. Leur activité s’est bornée au telé-achat, au télé-travail, au télé-enseignement, à la télé auscultation, etc. donnant un aperçu de ce que pourrait être, selon les prophètes du progrès technologique à tout crin, un monde numérique global. Les sociétés sont alors faites d’individus cloisonnés, repliés sur eux-mêmes ce qui va à l’encontre du principe de rassemblement prôné par la Franc-maçonnerie.

Cette vie de séquestration, cette vie cachée a fait prendre conscience que la famille avec ses forces et ses faiblesses reste un socle solide dans la constitution de toute société.

L’isolement subi à cause de cette épidémie du covid-19 a mis un frein au processus d’individuation nécessaire au développement humain. De ce fait les échanges oraux, les confrontations d’idées, les frictions en direct, face à face se sont arrêtées même si un certain nombre de personnes les pratiquaient par l’intermédiaire d’internet. Dans ce domaine, la Franc-maçonnerie à un rôle à jouer, il reste à déterminer lequel.

La réclusion forcée face au coronavirus a fait de manière accrue prendre conscience à l’homme de sa finitude, de son horizon indépassable qu’est la mort souvent oubliée dans ce mythe entretenu de l’immortalité et de l’ego surdimensionné. Quand bien même, la létalité du coronavirus reste faible (estimée entre 0,3 et 0,6 %) une peur panique entretenue par les médias et un concert d’informations contradictoires de ministres, de spécialistes médicaux plus ou moins experts s’est installée durablement et profondément. Elle s’ajoute à celle ressentie après les attentats et le terrorisme islamique. Ces peurs modifient nos façons de penser vers un axe émotionnel plutôt que rationnel. La peur est toujours mauvaise conseillère

Dans ce genre de situation, le chacun pour soi est exacerbé aggravant un individualisme décevant moralement. Les nations sont également touchées par ce syndrome face aux difficultés à résoudre la crise. On a vu chez certaines que le principe marchand était prioritaire face au principe de santé de la population.

A contrario, ces quelques semaines de confinement peuvent sembler donner un coup d’arrêt à la routine et faire entrevoir toute la saveur de la vie. D’une vie animale qui réinvestit des territoires lorsque l’homme n’y fait plus obstacle, de l’impact d’une vie industrielle tournée plus vers l’offre que la demande, d’une vie réelle plutôt que rêvée …

Avec le coronavirus, l’homme a pu concevoir qu’il n’est pas indépendant du monde animal. La façon dont on traite les animaux a une répercussion sur la santé des individus (maltraitance, élevage en batterie, non respect de l’hygiène). Elle a déjà provoqué des maladies préoccupantes comme la grippe aviaire, la grippe porcine, la brucellose par exemple.

ET APRES ? 

Au sortir du confinement, la vie en partie a repris ses droits, bouger, aller au travail, mettre en marche les entreprises, produire, consommer, étudier, etc. à condition de respecter les gestes barrière. Le port d’un masque non-indispensable au plus fort de l’épidémie devient obligatoire partout et pour tout. Pas de poignée de mains, d’embrassades, de rassemblements au-delà d’un certain nombre de personnes, de relations amoureuses, etc. on salue du coude, du poing ou pas. On ne fréquente plus les stades, les circuits, les cinémas, les salles de spectacles, les musées. Tous ont un accès règlementé de façon drastique n’incitant pas à la fréquentation. Les lieux de partage, de convivialité s’amenuisent (parcs fermés, bistrots, restaurants en mode veille …) La culture sera-t-elle en voie de disparition ? On peut le penser.

Ce nouveau style de vie fait que ce ne sera plus comme avant, il va laisser des traces durables dans les esprits et dans les corps. En bien, en mal, l’avenir nous le dira.

Par contre le déconfinement a été propice en visées diverses sur notre avenir. Tenir compte des observations, des manques, des ratages pour envisager autre chose qui laisse espérer un monde meilleur. A l’instar du CNR d’après la Seconde Guerre Mondiale, certains imaginaient mettre sur pied une modification des institutions, une révolution du système politique et économique pour un renouveau de nos existences améliorées. On a vu sur internet fleurir bon nombre d’utopies signe que l’esprit de quelques-uns est toujours en éveil.

Autre frémissement lié à cette crise sanitaire, économique et politique c’est une confiance perdue. Si la vie politique l’avait déjà bien entamée, le monde médical et pharmaceutique a jeté un voile opaque sur ses pratiques, sa neutralité, son honnêteté. De leurs commissions sanitaires, aréopages divers, on peut leur accoler cette sentence qu’un chien mort rarement son maitre. Diverses prises de paroles et de positions ont montré que l‘intérêt financier importe plus que la sante publique. L’intérêt privé de plus en plus passe avant l’intérêt général, Big-pharma en est un exemple criant.

Que penser de l’état des établissements hospitaliers publics affaiblis par les politiques de gestion imposées à eux depuis 40 ans avec un personnel soignant délaissé malgré de nombreuses grèves et en difficulté face à l’afflux de patients atteints du Covid-19 ?

Les sociétés finissent ainsi par éclater en communautés et l’incertitude y règne laissant les individus à leur désarroi, leur désespérance et à leur anxiété.

Au regard de ce qui vient d’être énoncer, les individus, les sociétés souhaitent y apporter des remèdes, on voici quelques uns :

  • Graver en lettre d’or dans les différents palais de pouvoir cet adage « gouverner c’est prévoir » car là des chercheurs sont formels d’autres pandémies comparables au Covid-19 vont se produire, et peut-être avec plus d’acuité.
  • Faire en sorte que la contradiction Santé-Capital soit dépassée. Ne plus gérer les hôpitaux comme des entreprises, leur laisser une indépendance vis-à-vis de l’Etat et ne pas considérer que la maladie est une marchandise.
  • Relocaliser avec nuance certaines entreprises afin de garder une dose de souveraineté européenne, ralentir la mondialisation en freinant ces traités gigantesques intercontinentaux qui déstabilisent la vie économique de certains pays.
  • Montrer plus de solidarité entre les êtres et entre les Etats soumis à la concurrence qui n’est qu’une continuation sans fusil ni canon de la guerre militaire.
  • Rassembler plutôt que séparer.
  • Ne pas reporter la transition écologique aux calandres grecques.
  • Limiter et apporter des solutions à une mobilité continuelle et exponentielle.
  • Limiter le tourisme voire l’afflux de nombreux visiteurs sur des sites ou monuments célèbres menacés de disparition.

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