Sceau GODF
Mariane
Livre blanc

L’Individu et la Société ou Le confinement : Cage et Porte !

Respectable Loge, Praxis, Orient de Reims, Région 4 Champagne - Ardenne - Alsace - Lorraine et Loges d'Allemagne

Mots Clefs : CageDésirMaillagePorteTissus

Virus, icône, parabole…

Ces mots sont devenus depuis quelques années des concepts décrivant une réalité virtuelle, ils ont perdu tous liens avec leur origine. D’ailleurs les locuteurs du mot « icône » souvent l’emploie au masculin – genre générique lors d’une création verbale ; alors que l’icône comme représentation théologique orthodoxe est du féminin. « J’ai UN icône sur mon écran… ». De même la parabole n’est plus depuis longtemps le récit biblique du fils prodigue mais davantage ce gros champignon blanc qui fleurit sur nombre de balcons. Troisième exemple des mots adoptés par la technologie et l’informatique : le virus. Peur diffuse qui nous oblige à acheter des anti-virus, des pare-feux pour nos ordinateurs.

Et puis soudain, à l’instar du film Matrix, nous sommes projetés dans la réalité concrète du virus d’avant, pas celui qui efface nos mails mais celui qui efface nos vies. C’est principalement ce qui a provoqué notre sidération le concept du virus certes insidieux et invisible comme le virus informatique a décrit cette fois une réalité inhabituelle.

C’est pourquoi le livre blanc Après prend ici sa pleine justification. Non pas comme certains l’ont souligné par l’ampleur des disparitions mais par cette soudaine verrue hideuse au milieu de notre champ sémantique habituelle. Le Covid a fait fondre notre croyance en l’éternité numérique, il nous relègue à notre statut de Sapiens Sapiens, nous rappelle que tout le vivant est issu des mêmes briques et que l’ARN du virus se loge comme chez lui dans nos cellules. « L’homme n’est pas un empire dans un empire » disait Spinoza.

Zoom, Skype, tous unis contre le Covid.

La logique est imparable, le virus Covid a fait irruption dans notre monde virtualisé et a commencé à le grignoter. C’est donc en retour par l’informatique que les hommes cherchent à lutter contre ses méfaits. En effet pendant le confinement, on a vu fleurir une multitude de logiciels utilisée pour recréer du lien social.

Davantage que recréer, ces réunions virtuelles, ces skype-apéros ont créé non pas des substituts à ce qui existait avant, mais ont mis en place des liens, un tissu de contacts qui, me semble-t-il, perdurera. La peur ancestrale de la mort non rationnalisée, non aseptisée, sans coupable et sans remède nous a paradoxalement inoculé l’appétence à la vie sociale universelle. Tous malades donc tous humains ! L’humanisme paradoxal de la distanciation sociale. Comme le renard du Petit Prince, je m’éloigne car je t’aime. Le confinement est une cage mais à l’inverse du zoo, le monde des vivants est à l’intérieur. La solidarité est à la fois ici une cage et une porte.

Un supplément d’âme.

Ce tissage disruptif de liens avec le monde extérieur à nos habitudes, ce maillage de luttes, d’espoir, de soins prodigués, cet espoir vers un vaccin – flèche tendu par des milliers d’arcs, tout cela doit donner au monde virtualo-médiatique un supplément d’âme. Déjà dans le monde du travail le recours au télétravail peut et doit fluidifier l’emploi en acceptant des formules de vie pour les salariés plus souples. Le recours au réunion skype doit favoriser la communication transverse, le débat d’idée avec des collègues de pays divers et en diminuant également le coût carbone. La crise sanitaire a accélérée l’explosion des structures pyramidales – le virus ne s’intéresse pas à l’organigramme des entreprises – ou bien les a inversées en mettant en haut de la hiérarchie le personnel soignant ou de nettoyage. Les organisations, les projets transverses sont dès maintenant privilégiés. A côté des mesures coercitives – certes nécessaires – de l’écologie condensées par le slogan : « c’est bon pour la planète », nous avons appris au travers des contraintes sanitaires à intégrer dans nos comportements le nouveau slogan : « c’est bon pour la vie humaine ». 

Car comme disait encore Spinoza : « Le désir qui naît de la Joie est plus grand que celui qui naît de la Tristesse. »

Le confinement nous a recentré sur le plus petit commun diviseur des hommes : le désir de vie

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